Lettre de Louis Boutard (II)

Lettre du 8 avril 1955

1 — Pour refaire ou restaurer les cartilages vertébraux, à la fois souples et solides, il est nécessaire d’avoir du gruau d’épeautre (triticum spelta, Linné). Triticum (blé, froment broyé, trituré) spelta – σπελλτα − avec « bouclier » ou protection. Curieux froment très spécial, qu’on ne cultive plus beaucoup, parce qu’on ne cherche maintenant que le lucre marchand par rendement quantitatif intensif en farine féculente, sans se préoccuper des précieuses vertus propres, secrètes, irremplaçables, de ce dur froment, très particulier parce que ses glumelles – balles intérieures – sont tellement adhérentes au cariopse ou grain, précieusement « couvert par ce bouclier» qu’il faut un outillage spécial pour l’en dégager, le netter et le broyer, ce qui s’appelle épeautrer. Il est encore en usage toutefois dans le Nord : Hainaut, Belgique Wallonne, Ardennes. Il vous est donc possible de vous en procurer, coûte que coûte, soit par les maisons de régime, soit par des minotiers marchands, ou des syndicats de meunerie en relation avec leurs collègues spécialisés du Nord.

S’ils ne font plus que de la farine d’épeautre (anciennement espaute, épaute) et non plus du gruau, c’est-à-dire de gros grains farineux semblables à la grosse semoule de « blé dur » (Triticum durum, Linné), gruau dont on fait encore dans le Nord en Suisse et ailleurs, l’appétissante et nourrissante soupe au gruau, délaissée par l’imbécile mode bourgeoise, il faut se contenter d’avoir cette précieuse farine.

Extrait du livre page 427

Lettre de Mme Christiane Dumont

Extrait de la correspondance.

Au mois d’octobre 1946, le savant croyait encore qu’il pourrait exploiter ses découvertes. Le 16, il nous écrivait : « Je ne serai tranquille que le jour où je vous confierai Héraclès. Cet invincible expurgeur de pus vous sera réservé en tout premier lieu, s’il m’est donné de le faire renaître, comme il est en premier projet. Par une coïncidence vraiment étonnante, anormale du destin, je viens en effet de finir de déchiffrer jusque dans ses plus minutieux détails, les deux belles planches lithographiées – face et revers – de la fameuse « palette de Narmer » ; dans Introduction à l’étude des hiéroglyphes, de notre chère Christiane. Il s’agit non de palette, mais du célèbre Sakos de Héraclès : scutum Herculis, bouclier d’Hercule, la palette ayant d’ailleurs exactement la forme de l’écu – scutum : bouclier – ce qui aurait dû frapper l’attention. N-armer : du tout-puissant destructeur de maux, est simplement un des surnoms de Héraclès, dont le nom égyptien est dans un des deux petits écus du blason hiéroglyphique en haut à droite et à gauche de la face du Sakos. Le sac folliculaire (du latin saccus , sac lui-même avec peau, en peau, en pellicule, de asque, outo, sac de peau) ou massue — y est en première place d’honneur au sommet de la face et du revers de l’écu, avec le dispositif complet de la procréation par Alkmene. Iphiklès – gloire de la force I – le petit frère jumeau de Héraclès, y est à côté de lui, avec son arme propre (rhoptron au lieu de massue, avec, à côté de lui, sa forme réelle d’ anémone de mer microscopique. Quelles merveilles ! Quels merveilleux détails minutieux ! Les travaux représentés sont : Sur la face : 1 — ceux de Héraclès Georges (cultivateur, travailleurs de la Terre) donnant la fécondité et à la terre, dont le nom Thet, est en toutes lettres hiéroglyphiques à côté de sa figure. 2-la réduction du terrible stérilisant sexuel Taureau blanc de Crète (Halfa : irréductible chanvre sauvage) 3 – au milieu, sur le champ de face, les deux effrayants — chancre cancroïde – envoyés par Junon, pour étouffer à sa naissance Hercule –nothus, bâtard – et étranglés, jugulés, l’un par Iphiklès enfant, l’autre par Héraclès enfant. (Tête noire crépue fils des atomes S,C noirs) Sur le revers : 1 – la destruction du lion de Némée – cancer – dont la tête est assommée d’un coup de massue, avec le nom adjacent en toutes lettres hiéroglyphiques (le terrible Lion) 2 – la destruction de L’Hydre de Lerne (fièvre paludéenne) ; anguillule trypanosome dont le détail de procréation par un moustique est exactement gravé, avec l’anguillule pathogène de la fièvre paludéenne. 3 – poursuites en déroute des centaures larvaires pathogènes de toute putréfaction avec l’épigraphie : pus, putréfaction – en artistiques lettres grecques antiques et anciennes lettres hiéroglyphiques, comme sur la fameuse frise du Parthénon. Travaux primordiaux pour l’Égypte, comme vous l’observerez. Les malheureux Égyptologues et autres pions, cherchaient dans cette palette inexplicable et indéchiffrée, en des dessins des indigènes primitifs, les premiers tâtonnements de signe d’écriture de l’homme bête prenant conscience de lui-même – sic !–. Vous vous régalerez d’un rire sarcastique incoercible ! Vous devinez quel effet de tremblement de terre, quand il leur sera démontré quelle langue corrompue jusqu’à l’informe représentait la langue des hiéroglyphes, et quelle immense, stupéfiante Science antérieure de siècles innombrables elle recelait, d’ intelligences incommensurablement supérieures aux prétentieux pauvres d’esprit qui ont l’outrecuidance de se croire quelque chose et d’émettre de pareilles niaiseries d’ ignares. Aussi, dès que ces Prolégomènes seront terminés, je les déposerai à l’Institut. Ce sera cette fois mon entrée en matière. C’est donc encore de La Haye que partira le nouveau Discours sur la Méthode, et de la maison Jean Dumont au bord du quai de la Creuse. »

 

Lettre de Louis Boutard

Destinataires : Mme & M. Dumont

janvier 1943

C’est ainsi que je vais faire exécuter par un habile tourneur sur bois – le seul à Cannes – un grec ! La « forme mathématique ou étonnante columelle d’enroulement –la « colonne » architecturale – columna, co-lumina : avec les lumières ; pluriel neutre du singulier co-lumen, co-luminis ; qui constitue le « champ de forces» fatidique de tous les appareils d’induction électromagnétique, exactement représentée par le plan de l’église romane avec chœur ou coupole en « cul de four » expliquant la fameuse glose inexplicable de Papias :

Forma-s-choro ; opus pistorium- : forme avec chœur, engin de pilonnage : pilon et son mortier.

Cet appareil fondamental, un des premiers de la longue et multiple série, interdépendants, que j’ai reconstitué, je me dispose, en effet, à le construire, non plus en réduction, mais en la grandeur qu’il doit avoir, grâce aux 3000 éléments que m’a préparés et parfaits lui-même, depuis trois ans, de ses propres mains et outillages, avec une science technique admirable, mon collaborateur enthousiaste depuis 19 ans, aussi probe que discret, M. l’ingénieur Hatinguais, mari de Mme Hatinguais nommée, depuis le désastre, directrice de l’Ecole normale supérieure de Sèvres – 3000 pièces de minutieuse précision – gramma ou scrupule en poids de l’Antiquité — dont l’étymologie étrange est par-là dévoilée –que cet ami, tout dévoué lui aussi, a pu m’apporter lui-même à Noël dernier, toutes montées sur mandrin.

Tout le corps de doctrine expérimentale est reconstitué et presque tout consigné tout au long dans un Mémoire ; l’œuvre entreprise est donc immense, et immense l’Idéal.

Seule susceptible de rénover l’esprit des hommes, elle peut avoir d’incalculables conséquences spirituelles et matérielles, politiques, économiques et sociales. Elle démontre que seule la forme de gouvernement universel théocratique ou hiératique,, d’hommes religieux détenteurs de la vraie science, de la Vérité, non plus affirmée comme Mystère, mais démontrée, se substituant aussi bien à la Ploutocratie, qu’à l’Ochlocratie ou Démagogie, est susceptible de redonner au monde, cet Âge d’Or, de bonheur humainement possible, de Vérité, de Justice et de Paix, que fut celui de L’Antiquité sacrée universelle – paix des Peuples et paix des âmes : l’éternelle consolation. Sur ces paroles réconfortantes de Foi, d’Amour et d’Espérance, merci à vous… »

Extrait du livre page 314-315