Extrait de la correspondance.
Au mois d’octobre 1946, le savant croyait encore qu’il pourrait exploiter ses découvertes. Le 16, il nous écrivait : « Je ne serai tranquille que le jour où je vous confierai Héraclès. Cet invincible expurgeur de pus vous sera réservé en tout premier lieu, s’il m’est donné de le faire renaître, comme il est en premier projet. Par une coïncidence vraiment étonnante, anormale du destin, je viens en effet de finir de déchiffrer jusque dans ses plus minutieux détails, les deux belles planches lithographiées – face et revers – de la fameuse « palette de Narmer » ; dans Introduction à l’étude des hiéroglyphes, de notre chère Christiane. Il s’agit non de palette, mais du célèbre Sakos de Héraclès : scutum Herculis, bouclier d’Hercule, la palette ayant d’ailleurs exactement la forme de l’écu – scutum : bouclier – ce qui aurait dû frapper l’attention. N-armer : du tout-puissant destructeur de maux, est simplement un des surnoms de Héraclès, dont le nom égyptien est dans un des deux petits écus du blason hiéroglyphique en haut à droite et à gauche de la face du Sakos. Le sac folliculaire (du latin saccus , sac lui-même avec peau, en peau, en pellicule, de asque, outo, sac de peau) ou massue — y est en première place d’honneur au sommet de la face et du revers de l’écu, avec le dispositif complet de la procréation par Alkmene. Iphiklès – gloire de la force I – le petit frère jumeau de Héraclès, y est à côté de lui, avec son arme propre (rhoptron au lieu de massue, avec, à côté de lui, sa forme réelle d’ anémone de mer microscopique. Quelles merveilles ! Quels merveilleux détails minutieux ! Les travaux représentés sont : Sur la face : 1 — ceux de Héraclès Georges (cultivateur, travailleurs de la Terre) donnant la fécondité et à la terre, dont le nom Thet, est en toutes lettres hiéroglyphiques à côté de sa figure. 2-la réduction du terrible stérilisant sexuel Taureau blanc de Crète (Halfa : irréductible chanvre sauvage) 3 – au milieu, sur le champ de face, les deux effrayants — chancre cancroïde – envoyés par Junon, pour étouffer à sa naissance Hercule –nothus, bâtard – et étranglés, jugulés, l’un par Iphiklès enfant, l’autre par Héraclès enfant. (Tête noire crépue fils des atomes S,C noirs) Sur le revers : 1 – la destruction du lion de Némée – cancer – dont la tête est assommée d’un coup de massue, avec le nom adjacent en toutes lettres hiéroglyphiques (le terrible Lion) 2 – la destruction de L’Hydre de Lerne (fièvre paludéenne) ; anguillule trypanosome dont le détail de procréation par un moustique est exactement gravé, avec l’anguillule pathogène de la fièvre paludéenne. 3 – poursuites en déroute des centaures larvaires pathogènes de toute putréfaction avec l’épigraphie : pus, putréfaction – en artistiques lettres grecques antiques et anciennes lettres hiéroglyphiques, comme sur la fameuse frise du Parthénon. Travaux primordiaux pour l’Égypte, comme vous l’observerez. Les malheureux Égyptologues et autres pions, cherchaient dans cette palette inexplicable et indéchiffrée, en des dessins des indigènes primitifs, les premiers tâtonnements de signe d’écriture de l’homme bête prenant conscience de lui-même – sic !–. Vous vous régalerez d’un rire sarcastique incoercible ! Vous devinez quel effet de tremblement de terre, quand il leur sera démontré quelle langue corrompue jusqu’à l’informe représentait la langue des hiéroglyphes, et quelle immense, stupéfiante Science antérieure de siècles innombrables elle recelait, d’ intelligences incommensurablement supérieures aux prétentieux pauvres d’esprit qui ont l’outrecuidance de se croire quelque chose et d’émettre de pareilles niaiseries d’ ignares. Aussi, dès que ces Prolégomènes seront terminés, je les déposerai à l’Institut. Ce sera cette fois mon entrée en matière. C’est donc encore de La Haye que partira le nouveau Discours sur la Méthode, et de la maison Jean Dumont au bord du quai de la Creuse. »